Expérience sur la vie intime des durites de freins et les aléas de l’hydraulique :
La langue française est fort riche, mais tellement complexe que son usage malhabile est parfois cause de grosses bévues.
Connaissant l’intérêt que je porte à la mécanique en général, et à celle du vélo en particulier, l’un de vous (appelons-le Léon, pour respecter son anonymat), me demanda conseil au sujet d’un problème affectant les freins à disque de son nouveau vélo.
Levier caoutchouteux, freinage mou ... je conseillais une bonne purge.
Hélas, voyez combien souvent on manque de précision, j’omettais de stipuler que la purge devait être administrée au vélo, ou plus exactement, aux freins. Encore fallait-il qu’il susse [1] que lorsqu’une purge s’est égarée dans sa destination, son destinataire par erreur doit éviter de se rendre à la foire de Bordeaux dans les heures qui suivent.
Et il se raconte encore que, juste quelques mètres avant les toilettes du pavillon des expositions, là où commence habituellement la file de ceux qui ont trop préjugé de l’élasticité de leur prostate, nombre de tentatives de freinage (il est vrai, un peu tardives sur l’obstacle) se sont révélées molles et caoutchouteuses.
[1] Oui, je sais ! Mais, partagé entre le temps qu’il faut et celui que l’on voudrait qu’il fasse, il m’est apparu que le bon temps ne traduisait pas la saveur nécessaire au propos, et j’ai opté pour un temps de saison.